En Haïti, plus de 5 600 personnes ont été tuées par la violence des gangs en 2024, selon le Haut Commissariat des nation-Unies. - ExplosionInfo

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En Haïti, plus de 5 600 personnes ont été tuées par la violence des gangs en 2024, selon le Haut Commissariat des nation-Unies.

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Le Haut-Commissariat des Nations Unies annonce ce mardi 7 janvier que la violence s’est largement aggravée dans le petit pays des Caraïbes en 2024. Plus de 1 000 personnes de plus qu’en 2023 ont été tuées en Haïti en 2024.


L’horreur continue. Dans un communiqué publié ce mardi 7 janvier, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a partagé un chiffre glaçant : en 2024, plus de 5 600 personnes ont été tuées par les violences des gangs en Haïti. Soit plus de 1 000 de plus qu’en 2023.

«Ces chiffres ne peuvent à eux seuls rendre compte des horreurs absolues qui sont perpétrées en Haïti, mais ils montrent la violence incessante à laquelle les gens sont soumis», a souligné le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, dans un communiqué. En outre, 2 212 personnes ont été blessées et 1 494 enlevées, selon l’ONU.

Pays pauvre des Caraïbes, Haïti est confronté à la violence endémique de gangs armés et à l’instabilité politique. La violence de ces gangs, qui contrôlent selon l’ONU 85 % de la capitale, ne semble pas faiblir depuis l’arrivée en juin de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dépendante de l’ONU.

Menée par le Kenya et dotée de 400 policiers, la mission fait face à un manque criant de moyens et n’a pas permis de diminuer les exactions des groupes armés, accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. Des dizaines de soldats du Guatemala et du Salvador ont également été déployés début janvier pour soutenir la MMAS.

Lynchages et corruption
Selon le Haut-Commissariat, lors de l’un des incidents les plus meurtriers de 2024, au moins 207 personnes ont été tuées début décembre lors d’un massacre orchestré par le chef du gang Wharf Jérémie dans la capitale haïtienne Port-au-Prince. «Un grand nombre des victimes étaient des personnes âgées accusées d’avoir causé la mort du fils du chef par des pratiques vaudoues présumées. Pour effacer les preuves, les membres du gang ont mutilé et brûlé la plupart des corps, tandis que d’autres ont été jetés à la mer», indique le communiqué.

Le HCDH a documenté l’an dernier 315 lynchages de membres de gangs et de personnes prétendument associées à des gangs, parfois facilités par des officiers de police haïtiens. Il y a en outre 281 cas d’exécutions sommaires présumées impliquant des unités de police spécialisées. «Il est clair depuis longtemps que l’impunité […] ainsi que la corruption, restent largement répandues en Haïti, constituant certains des principaux moteurs de la crise multidimensionnelle à laquelle le pays est confronté, aux côtés des inégalités économiques et sociales qui sont profondément enracinées», a relevé Volker Türk. Il a également réclamé «des efforts supplémentaires de la part des autorités, avec le soutien de la communauté internationale» pour s’attaquer à ces causes profondes.

Volker Türk demande également que les policiers qui auraient été impliqués dans des violations des droits humains rendent des comptes, avec l’aide de la communauté internationale. Et que les sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU et l’embargo sur les armes soient pleinement appliqués, et appelle les pays à ne pas renvoyer les Haïtiens sur leur île.


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