"Solidarité et Dignité : Réponse des organisations de la société dans le Nord-Est aux migrants haïtiens expulsés." - ExplosionInfo

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"Solidarité et Dignité : Réponse des organisations de la société dans le Nord-Est aux migrants haïtiens expulsés."

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Par: Villardouin CERSINE; journaliste d'Investigation 



La Plateforme Genre du Nord-Est (PGNE) rapporte que, du 5 au 10 octobre 2024, la République dominicaine a expulsé 3 718 migrants haïtiens, dont 2 976 hommes et 576 femmes. Parmi ces migrants, le PGNE a accompagné 33 d'entre eux, dont 18 femmes et 2 hommes. Ils ont été placés dans des refuges où des vêtements et de la nourriture leur ont été fournis, selon Mme Jesula Blanc,la coordonatrice du PGNE. 

Elle a également déclaré qu'il existe d'autres organisations qui font appel à la solidarité pour les migrants. Le lundi 14 octobre, le PGNE ouvrira un nouveau centre d'hébergement et achètera 30 matelas et lits supplémentaires dans la ville pour accueillir les migrants avec toute la dignité qu'ils méritent.

Depuis le 3 octobre 2024, les autorités dominicaines ont commencé à expulser les Haïtiens vivant illégalement sur leur territoire. 
Bien que plusieurs institutions et ONG soient présentes à la frontière telles que l'ONM, l'IBESR, la police, le ministère de la Santé publique, la mairie de Ouanaminthe, la délégation du Nord-Est, l'OIM, Plan International Haïti et le PGNE, pour ne citer que celles-là, sont présentes à la frontière. Cependant, elles ne semblent pas vouloir s'engager activement pour accompagner et assister les migrants haïtiens. L'État haïtien n'a mis à leur disposition que le marché frontalier de Ouanaminthe. De plus, certains migrants ont choisi de ne pas rester dans la région, ce qui signifie que les autorités haïtiennes n'ont aucun contrôle sur le nombre de migrants que la République dominicaine expulse vers Haïti.
Les expulsions massives de Haïtiens par les autorités dominicaines soulèvent des préoccupations majeures concernant la gestion de la crise migratoire. Bien que plusieurs institutions et ONG soient présentes à la frontière, leur engagement semble insuffisant pour répondre aux besoins des migrants. L'absence d'une stratégie coordonnée et proactive pour accompagner ces personnes vulnérables met en lumière les lacunes dans la réponse humanitaire. L'État haïtien, en ne fournissant qu'un espace limité comme le marché frontalier de Ouanaminthe, ne parvient pas à offrir un soutien adéquat, laissant ainsi les migrants dans une situation précaire.

De plus, le fait que certains migrants choisissent de quitter rapidement la région indique un manque de confiance envers les autorités haïtiennes et souligne l'inefficacité des mesures mises en place. Cette situation révèle non seulement l'incapacité de l'État à contrôler le flux des expulsés, mais également l'urgence d'une action concertée pour protéger les droits et la dignité des migrants. Les institutions concernées doivent impérativement renforcer leur collaboration et développer des solutions durables pour faire face à cette crise humanitaire grandissante.

Les Jeunes Visionnaires et Progressistes pour le Développement des Douanes (JVPDD), basés dans la commune de Ouanaminthe, offrent déjà chaque soir aux migrants un repas chaud, ainsi que des vêtements, des sandales et de l'argent pour qu'ils puissent rentrer chez eux, Dans une interview accordée le journal explosioninfo.
Le coordonnateur et vice-coordonnateur du JVPDD, Waldeck Marcelin, accompagné de Johny Pierre, a exprimé leur sentiment de patriotisme en soutenant les compatriotes haïtiens qui ont subi de mauvais traitements de la part des militaires dominicains.

La déportation de milliers de Haïtiens par la République dominicaine soulève des questions cruciales sur la nature des relations bilatérales entre les deux nations. Waldeck Marcelin souligne que cette situation est le fruit d’un comportement antinationaliste, mettant en lumière une dynamique complexe où l’identité nationale est instrumentalisée pour justifier des actes de violence et d’exclusion. Les actions du président dominicain Luis Abinader, perçues comme une tentative de renforcer la souveraineté nationale au détriment des droits humains, créent un climat de tension palpable à la frontière, exacerbant ainsi les souffrances des populations vulnérables a t-il précisé au micro journal explosioninfo!


Depuis plusieurs jours, des organisations de la société civile, dont « FONDASYON JÈS », « TCHAKALITA DLO » et « NALA LOTO », intensifient leurs efforts pour venir en aide aux migrants haïtiens récemment déportés de la République dominicaine. Ces groupes distribuent de la nourriture, des vêtements et des enveloppes financières aux personnes touchées par cette situation difficile. L'initiative vise à soulager les souffrances des compatriotes en détresse face à une crise humanitaire croissante.
Germain DIONEL, responsable de la FONDATION JÈS, exprime son indignation face aux conditions dans lesquelles se déroulent les déportations. Il appelle les dirigeants haïtiens à adopter une position ferme contre la République dominicaine, afin de garantir le respect des conventions et traités internationaux relatifs aux droits des migrants. DIONEL souligne l'importance d'une réponse étatique qui protège les droits fondamentaux des Haïtiens, en particulier dans le contexte actuel de tensions entre les deux nations.

Judson GERMAIN, PDG de TCHAKALITA DLO, renforce cette idée en affirmant que la situation actuelle ne peut être qualifiée de déportation, mais plutôt de « chasse aux Haïtiens » orchestrée par les autorités dominicaines. Il évoque des parallèles avec le massacre de 1937, rappelant ainsi une histoire tragique qui continue d'influencer les relations entre Haïti et la République dominicaine. Les actions des organisations de la société civile sont donc essentielles pour apporter un soutien immédiat tout en appelant à une réflexion plus large sur les droits humains dans la région a-t-il souligné au micro journal explosioninfo!


Nous soulignons que, même si les autorités du Nord-Est ont organisé plusieurs réunions sectorielles sur la manière dont elles mèneront les négociations pour accueillir correctement les migrants, jusqu'à présent, rien de concret n'a été réalisé. Elles n'ont même pas enregistré les migrants, ce qui leur aurait permis de bénéficier de l'assistance nécessaire. Actuellement, elles se contentent de réserver les locaux du Marché Frontalier d'Ouanaminthe pour les migrants qui souhaitent fréquenter cet espace. On peut dire que l'État d'Haïti attend l'aide des ONG. HAITI quel pays ?



 Merci le rédacteur du journal explosioninfo Widelin Giomètre pour l'info.

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