Par : CERSINE Villardouin
Mouvement de protestation à Fort-Liberté après le décès tragique du Dr Paul Roosel Casséus en raison d'un manque d'oxygène à l'hôpital
Fort-Liberté, ce lundi 2 septembre 2024 — Le Dr Paul Roosel CASSÉUS, gynécologue émérite en poste à l'hôpital de Fort-Liberté, a tragiquement succombé dans la nuit du vendredi 30 août 2024 à 20 h 53. Selon des membres de sa famille présents à ses côtés, une pénurie d'oxygène au sein de l'établissement a empêché toute intervention salvatrice alors qu'il faisait face à une détresse respiratoire aiguë. Malgré les efforts désespérés de ses proches pour se procurer une bouteille d'oxygène, les équipements nécessaires à son utilisation n'étaient pas disponibles, aboutissant à l'issue fatale.
En réaction à cette perte tragique, un mouvement de protestation d'une ampleur significative a éclaté ce lundi 2 septembre 2024 dans les rues de Fort-Liberté. Les manifestants, scandalisés par les conditions déplorables régnant à l'hôpital, ont arpenté plusieurs artères de la ville, brandissant des pancartes dénonçant l'irresponsabilité et la négligence flagrantes des dirigeants de l'établissement. Ils ont particulièrement mis en cause la directrice de l'hôpital, le Dr Isnelle Decome, ainsi que le Dr Jean Denis Pierre, directeur départemental de la santé du Nord'Est, les accusant d'avoir par leur incurie provoqué la mort du Dr Casséus.
Les protestataires, dans un élan de révolte, exigent sans condition le départ immédiat du Dr Isnelle DECOME, qu'ils somment de quitter Fort-Liberté sous 72 heures. Ils estiment que si l'hôpital avait été correctement administré, la vie du Dr Casséus aurait pu être préservée. La famille du défunt, déterminée à obtenir justice, soutient cette revendication et affirme que la gestion défaillante de l'hôpital est directement responsable du décès de leur proche.
Selon les manifestants, le Dr Isnelle DECOME occupe la direction de l'hôpital de Fort-Liberté depuis 17 ans, sans pour autant avoir entrepris d'améliorer la situation de l'établissement, préférant se consacrer à des activités personnelles plutôt qu'à ses obligations professionnelles. Ils jugent cette attitude inacceptable et indigne d'une responsable de santé publique.
Roudeline Adrien, belle-sœur du Dr Casséus, qui l'accompagnait lors de son admission à l'hôpital de Fort-Liberté, a confirmé que son décès était imputable à l'absence d'oxygène et de personnel soignant disponible. Elle a par ailleurs appelé le Commissaire du Gouvernement du Tribunal de Première Instance de Fort-Liberté, Me Eno Zéphyrin, à diligenter une enquête approfondie pour faire la lumière sur les circonstances ayant conduit à cette tragédie.
Profondément indignés, les manifestants attribuent la mort du gynécologue à un défaut de prise en charge dû au manque d'équipements essentiels, mais aussi à l'irresponsabilité notoire de la directrice de l'hôpital. Ils réclament justice pour le Dr Casséus ainsi que pour toutes les victimes d'une gestion défaillante des structures sanitaires du département. Ils exhortent également l'Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF) et l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) à mener une enquête rigoureuse au sein de la direction départementale de la santé publique du Nord'Est et de l'hôpital de Fort-Liberté, qu'ils accusent de pratiques corruptives.
Par ailleurs, certains manifestants interrogés par le journal Explosion Info ont dénoncé la gestion désastreuse du système de santé dans le Nord'Est, particulièrement dans les hôpitaux de Ouanaminthe, Fort-Liberté et Trou-du-Nord, où l'accès aux soins serait conditionné par des exigences financières exorbitantes. Cette situation, selon eux, est symptomatique des dérives d'un système de santé dysfonctionnel, dont les lacunes ont tragiquement conduit à la mort du Dr Casséus.
Les proches du Dr Paul Roosel CASSÉUS exigent une enquête immédiate de l'ULCC et de l'UCREF afin que les responsables, dont le Dr Jean Denis Pierre et le Dr Isnelle Decome, soient poursuivis pour corruption, négligence et manquement à l'éthique professionnelle.
L'hôpital de Fort-Liberté est accusé de ne disposer d'aucun des équipements médicaux essentiels, tels que gaz anesthésiques, médicaments, oxygène ou même électricité en continu, et de souffrir d'une absence totale de discipline au sein de son personnel. Selon de nombreux témoignages recueillis par le journal Explosion Info, il est manifeste que l'hôpital de Fort-Liberté est en proie à une corruption systématique, minant toute tentative de fournir des soins appropriés à la population.
Il serait pertinent d'expliquer les raisons sous-jacentes à cette pénurie d'oxygène à l'hôpital de Fort-Liberté. S'agit-il de problèmes de gestion, de financement ou de logistique ? Un éclairage plus large permettrait de mieux saisir la gravité de la situation.
La semaine dernière, plusieurs médecins, infirmiers, auxiliaires et agents de santé ont dénoncé la corruption systématique affectant les hôpitaux de plusieurs villes du département du Nord'Est, ainsi que la direction de la santé publique.
Explosioninfo Médias/Actualités