Par: CERSINE Villardouin
Environ 59 enfants haïtiens en République Dominicaine, déportés vers Haïti, ont été séparés de leurs familles durant ces trois dernières mois, selon
Me Rémy Occean, coordonnateur du bureau de l'Institut du bien-être social et de recherches (IBESR) Nord'Est
Cette structure ainsi que d’autres partenaires dénoncent les méthodes utilisées par les autorités Dominicaines qui, selon eux, ne respectent pas les accords signés entre les deux pays concernant le processus de déportation.
Au cours de la semaine dernière, une trentaine d'enfants (filles et garçons) ont été rapatriés en Haïti via la frontière nord haïtiano-dominicaine à Ouanaminthe. Cette situation inquiète le responsable du bureau de l'Institut du bien-être social et de recherches (IBESR) dans la région, Me Rémy Occean, qui a lancé un cri d'alarme et demandé aux dirigeants de l'autre côté de l'île de suspendre leurs démarches.
L'Institut du bien-être social et de recherches (IBESR), par la voix de Me Rémy Occean, exprime sa vive préoccupation face à l’augmentation des cas de déportation d’enfants haïtiens mineurs non accompagnés ces derniers mois.
« Ces déportations traduisent le durcissement de la politique migratoire du gouvernement dominicain envers Haïti depuis le démarrage de la construction du canal d’irrigation en Haïti, avec prise d’eau sur la rivière Massacre.
« Ce comportement témoigne également du non-respect par le gouvernement dominicain actuel des accords et traités internationaux signés par son pays, notamment la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 et le protocole d'accord sur les mécanismes de rapatriement signés entre les deux gouvernements en 1999.
N'étant pas en mesure de prendre réellement en charge les ressortissants haïtiens déportés par les Dominicains, l'IBESR, par l'entremise de son coordonnateur, plaide pour le "respect des accords signés entre les deux pays".
Les articles 9 et 22 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant stipulent clairement que les États signataires doivent veiller à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré. Malheureusement, cette situation est monnaie courante dans la majorité des cas de déportation d'enfants effectuées par la République dominicaine.
"C'est très dangereux ce que font les dirigeants dominicains. Ils n'ont aucun respect pour les accords signés en matière de relations diplomatiques. En ce qui concerne la protection des mineurs, ils ont tout violé. C'est inacceptable et inadmissible", a dénoncé Rémy Occean.
« De plus, les enfants sont arrivés au centre de transit de l'Institut du bien-être social et de recherches dans des conditions humiliantes et inimaginables : pieds nus, vêtements déchirés, affamés. Cela est condamné par cette Convention et par d'autres instruments internationaux relatifs aux droits humains. »
L'IBESR a invité tous les acteurs concernés à se prononcer sur cette situation, car il y a trop d'enfants séparés de leurs parents. Selon les témoignages de certaines personnes rapatriées, des enfants auraient été arrêtés et détenus par les autorités dominicaines alors que leurs parents étaient rapatriés en Haïti. Les autorités haïtiennes doivent demander aux autorités dominicaines de surseoir à ces déportations effectuées dans le non-respect des Conventions internationales relatives aux droits humains.
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Explosioninfo Médias/Actualités