(Washington) L’armée américaine a indiqué mardi avoir commencé à déployer en Haïti des éléments précurseurs à l’envoi d’une force multinationale de sécurité sous leadership kenyan dans ce pays en proie à la violence des gangs et une grave crise humanitaire.
« L’US Southern Command [le Commandement sud de l’armée américaine] a coordonné plusieurs vols d’avions militaires américains transportant du personnel civil sous contrat, du matériel et des fournitures à l’aéroport international Toussaint Louverture » de Port-au-Prince, selon un communiqué.
« Ce personnel travaillera aux côtés des responsables de l’aéroport haïtien pour sécuriser l’équipement et les fournitures qui sont arrivés en Haïti », a-t-on ajouté de même source.
« Cette mission est rendue possible grâce à la coordination et au soutien continus des parties prenantes haïtiennes qui s’efforcent de maintenir l’aéroport ouvert et de poursuivre les opérations », a encore souligné l’armée américaine.
Ces éléments d’avant-garde doivent préparer le terrain à l’arrivée d’une force multinationale de sécurité dirigée par le Kenya, lequel avait mis son déploiement en suspens dans l’attente de l’entrée en fonctions d’un conseil de transition, ce qui a été fait la semaine dernière.
Une source au sein du gouvernement haïtien sortant avait indiqué la semaine dernière à l’AFP qu’un premier contingent de 200 policiers kenyans doit arriver le 23 mai en Haïti.
Interrogé sur le déploiement de cette force, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a indiqué qu’aucune date n’a été rendue publique pour des raisons de « sécurité opérationnelle », « mais c’est quelque chose que nous nous efforçons de réaliser dès que possible ».
Les États-Unis entendent contribuer financièrement et en équipements à cette force, mais sans y participer avec des troupes ou policiers.
Haïti pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité sécuritaire et politique chronique. Mais depuis fin février, les gangs, dont la violence ravageait déjà des pans entiers du territoire, ont lancé des attaques coordonnées contre des sites stratégiques dans la capitale, disant vouloir renverser Ariel Henry, alors premier ministre.
Il a officiellement quitté ses fonctions et c’est désormais un conseil de transition qui gouverne Haïti, avec pour tâche de tenter de rétablir l’ordre public et les élections dans le pays.
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