Soumis à explosioninfo le 27 mars 2024.
Figurera dans la publication prochaine de l’ouvrage du Dr Joël Lorquet intitulé « Le canal de la rivière Massacre, une opportunité pour renforcer la production nationale et entamer le développement endogène ».
Une nouvelle page d'histoire est en train de s'écrire avec la construction du canal d'irrigation à Ouanaminthe.
Par : Germenson DELMYR
Ce n'est pas Dieu qui a abandonné le nègre, c'est le nègre qui a abandonné la terre. (Jacques Roumain, Gouverneur de la rosée).
Depuis l'avènement de Duvalier père au pouvoir, il était question de faire venir des gens de différentes contrées pour célébrer les fêtes populaires. Une fois la fête terminée, ces gens, ne retrouvant plus la même logistique pour rebrousser chemin s'installent à la capitale. D'où le commencement de la bidonvilisation dans les périphéries de Port-au-Prince.
Cet héritage va faire du bien aux hommes politiques post duvaliéristes qui eux utilisent cette même pratique lors des manifestations populaires dans toutes les grandes villes du pays. Toujours les mêmes conséquences.
Une façon de dire que le paysan haïtien qui avait tourné le dos à la terre paraissait inconscient et irrésistible devant cette situation volontairement créée par une bourgeoisie commerçante. L'homme précaire, à cause de l'instinct de survie, nie toutes les conséquences néfastes à sa vie et à celle de son entourage. Le quotidien prime sur l'avenir. L'augmentation à outrance des taxis motards de 2010 à 2015 en témoigne.
La construction d'un canal d'irrigation, en dépit de ce différend bilatéral avec la république voisine, fait éclater chez nous un réveil citoyen longtemps perdu. Ce réveil patriotique propulse le double intérêt: littéraire et historique, de rappeler que Ouanaminthe et Ferrier, deux communes limitrophes, partageant la plaine de Maribahoux, avait vu naître et grandir l'unique reine d'Haïti : la reine Marie Louise Coidavid puis partage l'indissociabilité politique grâce aux différentes batailles de leur masse paysanne contre le libéralisme économique qui entraîne aujourd'hui la mort de l'agriculture nationale au profit de la sous-traitance.
Aujourd'hui, le paysan citoyen cherche à tenir les cordons de sa suffisance alimentaire parce qu'il ne souhaite plus être limité par la volonté de ce qui contrôlent, perçoivent et dépensent les deniers publics. Il ne veut plus être asservi par un gouvernement quasi inexistant. Une nouvelle page d'histoire est en train de s'écrire.
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