La Vision Haïtienne des Droits de l'Homme VHDH invite le Haut Commandement de la Police Nationale d'Haïti (PNH) à intervenir d'urgence pour éviter l'implication de la police dans la violation des droits civils et politiques lors des manifestations antigouvernementales.
Depuis l’assassinat du Président Jovenel Moïse et la prise de faite du pouvoir en juillet 2021 par l’équipe du Dr Ariel Henry comme Premier Ministre, les différentes couches de la population haïtienne ne cessent de se plaindre de la situation de misère multiforme qui se traduit principalement par une situation d’insécurité généralisée sans précédent. Des milliers de victimes d'enlèvements contre rançon, de viols, de vols, de disparitions forcées, d'assassinats et d'abus d'autorité ne cessent de se multiplier aux yeux des autorités, premières garantes des droits humains. Des accords de passe-temps signés entre les acteurs concernés sans véritable alternative vers une sortie de crise.
Les stratégies mises en place par l'équipe au pouvoir et le contrôle stratégique mis en place par les gangs armés empêchent la population d'exprimer son dégoût et ses frustrations envers les dirigeants à travers des mouvements pacifiques comme le prévoit la constitution haïtienne.
Avec la libération, l'arrivée et le discours de l'ancien rebelle de 2004 et également ancien sénateur de la République M. Guy Philippe, les données politiques sont complètement changées.
En décembre 2023, M. Guy Philippe a déclaré qu'il lancerait des manifestations à travers le pays afin de renverser l'équipe d'Ariel Henry vers une transition qui pourrait améliorer les problèmes cruciaux de la population civile en détresse.
Mercredi 17 janvier 2024, comme constaté dans plusieurs villes du pays, la population du département des Nîppes, notamment à Miragoane, a manifesté pour protester contre la mauvaise gouvernance de l'équipe d'Ariel Henry. Des policiers de cette commune ont brutalement dispersé cette manifestation sans aucun prétexte. Ils auraient tiré des gaz lacrymogènes et des coups de feu à hauteur d'homme, endommageant gravement un véhicule sonore.
Le VHDH rappelle au Haut Commandement de cette institution que la police a pour devise « protéger et servir ». C'est un organisme public qui régit par la constitution et les lois. Elle doit être placée au-dessus de tout soupçon et rapprochée sans discrimination de la population civile en termes d'accompagnement, de protection et de prévention.
Le VHDH estime que le Haut Commandement de la PNH doit prendre pleinement en considération cet incident, pour éviter que l'institution policière ne subisse le même sort que les Forces Armées d'Haïti en 1994.
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