Selon les documents du Pentagone auxquels le journal britannique a eu accès, des ogives trois fois plus puissantes que la bombe d’Hiroshima seraient entreposées sur la base de la Royal Air Force de Lakenheath, dans le Suffolk, qui accueille déjà une escadre de chasseurs de l’US Air Force. Le projet entre dans un programme de l’OTAN visant à développer et à moderniser les sites nucléaires face aux tensions croissantes avec le Kremlin.
Moscou n’a pas manqué de réagir : « Dans le contexte de la transition des États-Unis et de l’OTAN vers une voie ouvertement conflictuelle visant à infliger une défaite stratégique à la Russie, cette pratique et son développement nous obligent à prendre des contre-mesures compensatoires pour protéger de manière fiable les intérêts de sécurité de notre pays et de ses alliés », a tonné la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Les missiles nucléaires avaient été retirés en 2008
Les États-Unis avaient précédemment placé des missiles nucléaires à Lakenheath, à 130 km au nord-est de Londres, et les avaient retirés en 2008 après le retrait de la menace de guerre froide venant de Moscou. Des documents du Pentagone consultés par le journal révèlent des contrats d’achat pour une nouvelle installation sur la base aérienne, qui permettrait d’accueillir des bombes à gravité B61-12 sur le site, d’une puissance, chacune, de 50 kilotonnes. « Little boy », la bombe larguée sur Hiroshima le 6 août 1945, avait une puissance de 15 kilotonnes. Des boucliers balistiques figurent sur les contrats d’achat, ainsi qu’un logement pour les soldats américains sur la base, dont la construction débutera en juin.
Un porte-parole du ministère britannique de la Défense a déclaré : « Le Royaume-Uni et l’OTAN ont pour politique de longue date ni de confirmer ni de nier la présence d’armes nucléaires à un endroit donné ». Le Pentagone a affirmé de son côté que les documents n’étaient pas « un rapport prédictif ».
Le Royaume-Uni exhorté à « réévaluer » la taille de ses forces armées
Des deux côtés de l’Atlantique, ces dernières semaines, des voix se sont élevées pour appeler le Royaume-Uni à se préparer à une éventuelle guerre entre les forces de l’OTAN et la Russie. Ainsi le général Sir Patrick Sanders, chef sortant de l’armée britannique, a-t-il déclaré que les 74 000 soldats de l’armée devaient être renforcés par le recrutement d’au moins 45 000 réservistes, prêts à faire face à un conflit. En réponse, le bureau du Premier ministre a exclu toute évolution vers la conscription, affirmant que le service militaire resterait volontaire. Et Carlos Del Toro, le secrétaire américain à la Marine, a exhorté le Royaume-Uni à « réévaluer » la taille de ses forces armées compte tenu des « menaces qui existent aujourd’hui ».
La semaine dernière, l’Alliance transatlantique a annoncé organiser son plus important exercice militaire depuis l’exercice « Reforger » en 1988, alors que perdurait la Guerre froide entre l’Union soviétique et l’Occident. L’opération « Steadfast Defender », qui devrait débuter en février, figurera une attaque russe en territoire allié. Près de 90 000 soldats, 50 navires de guerre, 80 avions et 1 100 véhicules de combat devraient y prendre part.
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Source: Le Parisien