Dans une entrevue exclusive accordée à "Le Journal Explosion info" l'Ingénieur/Architecte Wideline Pierre, porte-parole du projet de construction du canal Rivière Massacre, a souligné L'importance cruciale des Haïtiens pour l'économie dominicaine en matière de produits agroalimentaires
La réouverture de la frontière côté dominicain n'a malheureusement pas attiré les acheteurs haïtiens, une situation qui suscite des inquiétudes parmi les commerçants de Dajabón, en République Dominicaine. L'un d'entre eux a admis sans réserve que "sans les Haïtiens, il n'y aurait tout simplement pas de marché." Cette déclaration a été faite dans une interview accordée au journal "Explosion Info" le lundi 16 octobre 2023.
De l'autre côté de la frontière, à Ouanaminthe, des Haïtiens ont décidé d'empêcher leurs compatriotes commerçants d'accéder au marché binational. Ils exigent que la République Dominicaine revoie ses accords et conventions signés avec Haïti afin de mieux respecter les droits et besoins du peuple haïtien.
Wideline Pierre, tout en déplorant la situation actuelle, a clairement indiqué que "sans les Haïtiens, il n'y a tout simplement pas de marché binational à Dajabón." Elle a appelé à l'unité pour la construction du canal de la Rivière Massacre, un projet essentiel pour l'irrigation de la plaine du Bas-Marribahoux.
Mme. Wideline a également critiqué le président Luis Abinader, soulignant que ses décisions hâtives ont créé des difficultés, notamment en ce qui concerne la réouverture de la frontière. Elle a constaté que les Haïtiens sont restés chez eux au lieu de traverser pour s'approvisionner en produits spécifiquement destinés à Haïti. Elle a insisté sur la nécessité pour les deux pays de revoir leurs relations.
La porte-parole du projet du canal Rivière Massacre a en outre accusé le gouvernement dominicain d'agir de manière illégale en ignorant les accords internationaux relatifs aux ressources en eau partagées et au Traité de Paix d'Amitié Perpétuelle et d'Arbitrage signé en 1929 entre les deux nations.
Elle a également pointé du doigt les pratiques concernant les visas dominicains, affirmant qu'ils étaient vendus au plus offrant, de même que les passeports utilisés comme garantie pour des tarifs exorbitants de visas. Les étudiants haïtiens régulièrement admis dans des universités dominicaines se voient refuser les visas étudiants pour la durée de leurs études, sous peine de déportation, a-t-elle ajouté.
"KPK, Kanal la Pap Kanpe," a-t-elle conclu, exprimant la détermination du peuple haïtien à ne pas se plier aux attentes du gouvernement dominicain.
Ing Wideline Pierre a déclaré que « Se vre nan transpò nou chifonnen, men son bon twal ke nou ye »
Cette situation a créé une situation tendue où les frontières dominicaines restent ouvertes, tandis que celles d'Haïti demeurent fermées. En attendant, la construction du canal Rivière Massacre se poursuit, et un sénateur dominicain a admis que la République Dominicaine semblait avoir perdu la bataille face à Haïti.
Des réunions entre les autorités haïtiennes et les entrepreneurs locaux visent à trouver d'autres débouchés commerciaux dans la région afin de réduire la dépendance d'Haïti vis-à-vis de la République Dominicaine en matière d'importations.
La fermeture unilatérale de la frontière a des conséquences significatives pour les deux nations. D'un côté, les Dominicains critiquent le président Luis Abinader pour le manque à gagner engendré par cette fermeture. D'un autre côté, les produits de première nécessité, comme les œufs et le poulet, se font rares en Haïti, alimentant le mécontentement de la population face à l'apparent manque de respect du gouvernement dominicain. Cet orgueil national continue à alimenter leur détermination : "KANAL LA PAP KANPE !"
Par : CERSINE Villardouin
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