Relative à la rentrée scolaire 2022-2023.
‘’L’Òganizasyon Reveye’’ prend acte de la décision du gouvernement de facto pour fixer officiellement la rentrée scolaire le 5 décembre 2022 au milieu d’une crise politique, sociale et économique sans précédente. Si Georges Jacques Danton avance qu’après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple, en revanche, l’’Òganizasyon Reveye’’ estime que celle-ci ne peut arriver au bout de sa mission quand elle est distribuée en absence de toutes conditions préalables.
Il est unanimement admis que l’école doit rester en dehors de toutes turbulences sociales eu égard à son importance. Ainsi, même en temps de guerre doit-elle fonctionner et on doit lui en accorder protection. Cependant, le chaos dans lequel évolue le peuple haïtien est inédit. En effet, avec un taux d’inflation avoisinant de 50 % et une insécurité effrayante, il est quasiment impossible de penser à un fonctionnement régulier de l’école.
‘’L’Òganizasyon Reveye’’ craint que cette décision visant à ouvrir l’école dans cette condition ne soit inscrite dans une politique de « sauve qui peut ». Trop longtemps, on assiste à une déresponsabilisation de l’État et une sorte de désengagement de certaines institutions privées du pays. En effet, on préfère fuir les difficultés au lieu de les aborder efficacement en vue de trouver une solution durable au bénéfice de tous. L’organisation pense que le temps de s’accommoder à toutes sortes de situation est donc révolu.
Il est un fait incontestable que la vie est presque impossible en Haïti surtout après la décision du gouvernement de facto du Dr Ariel Henry de ‘’poignarder’’ le peuple haïtien avec l’augmentation de plus de 128 % le prix du carburant. Cette décision ayant pour conséquence l’augmentation vertigineuse les prix des produits de première nécessité. Ils sont pour la plupart multipliés par trois ou par quatre. Le constat est lamentable. Dans ces conditions, il est mathématiquement impossible pour un citoyen vivant avec moins d’un (1) dollar américain par jour d’envoyer son fils à l’école aussi bien que pour la majorité des parents travaillant à la sous-traitance (CODEVI, SONAPI etc).
L’organisation croit que la mission de l’école est trop sacrée, et qu’il est inconcevable de la banaliser. L’éducation étant un service public, par conséquent, doit être à la portée de tous. Ainsi, l’État a l’impérieuse obligation de créer une atmosphère sereine et un environnement stable pour un vrai démarrage de l’école sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, l’organisation désapprouve toutes celles et tous ceux qui veulent utiliser l’école comme bouclier pour satisfaire leur intérêt mesquin.
Au demeurant, ‘’l’Òganizasyon Reveye’’ lance solennellement un vibrant appel au Gouvernement en place pour lui demander de cesser de fabriquer des solutions abracadabrantes aux problèmes réels de la population. Les faux-semblants ont des effets trop néfastes au pays. La rentrée des classes au plus vite est nécessaire, mais les conditions pour une bonne année scolaire sont plus qu’indispensables pour l’avenir de nos élèves et pour l’avenir du pays.
Enfin, ‘’l’Òganizasyon Reveye’’ estime que le Dr Ariel Henry a le choix entre :
1- Prendre des mesures pour permettre d’avoir un fonctionnement régulier de l’école notamment, le retrait dans l’immédiat de la décision criminelle récemment prise portant sur l’augmentation des produits pétroliers ; Permettre que le carburant soit disponible dans toutes les stations de services ; Enlever les tonnes de détritus qui embarrassent nos rues et de mettre les gangs armés hors d’état de nuire.
2- Remettre sa démission au peuple Haïti, ce, pour permettre à une nouvelle équipe d’adresser efficacement le problème de la nation tant dans le présent que pour l’avenir.
Joël Julmeus
Trésorier
Mavius Djackson
Secrétaire
Dol Gerson
Délégué
Evenson Merite
R. des Relations P.
Thony Desauguste
Président