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Pourquoi le Président Luis Abinader peut se tromper sur le dossier haïtien !

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Pourquoi le Président Luis Abinader peut se tromper sur le dossier haïtien !
Cap-Haitien ( Nord )« Les Dominicains auront probablement à regretter d’avoir dépensé plus de 31 millions de dollars américains pour la construction d’un mur sur la frontière ».
 
En décidant d’entamer la construction d’un mur en date du 20 février 2022 sur la frontière haïtiano-dominicaine, le Gouvernement de la république voisine s’est résolu qu’Haïti restera pour toujours dans le chaos dans lequel il s’enlise. Dans une déduction factuelle teintée de racisme, nos amis dominicains pensent qu’Haïti aura indéfiniment une bourgeoisie inconsciente, un peuple endormi et des politiciens véreux à la magistrature suprême de l’Etat. Et qu’il faudrait en conséquence anticiper pour le bonheur de leur pays.
 
En effet, dans son discours d’inauguration, Luis Abinader a déclaré : « Chaque fois qu’Haïti a subi une catastrophe, nous, les dominicains, avons toujours été le premier à lui venir en aide. Cependant, la République Dominicaine ne peut pas prendre en charge la crise politique et économique de ce pays, ni résoudre le reste de ses problèmes ».    
Ainsi, n'est-il pas opportun de lui rappeler publiquement, à travers les lignes qui suivent, qu’il se peut qu’il se fasse leurrer sur le dossier haïtien ?
 
Au fait, Haïti est devenue depuis des décennies la république des parias. Ce n’est plus un secret. Elle est à l’heure actuelle la risée du monde. Listin Diario rapporte, en effet, qu’Haïti a importé de la République Dominicaine des marchandises autour de la rondelette somme de sept milliard (7,000,000,000.00) de dollars américains pour la période allant de 2015 à 2022. En revanche, les dominicains ont importé de Haïti quelques faibles millions de dollars de marchandises durant cette même période. Une balance commerciale très largement penchée en faveur dominicain. Donc, avec une telle situation, tout porte à croire que la première République Noire est condamnée à l’importation et à la misère.
 
Pour ainsi dire, le plan de construction du mur sur la frontière par les dominicains s’inscrit dans un vaste projet migratoire visant à contenir les haïtiens d’une façon à les écarter d’un danger imminent. Depuis la première cohorte des travailleurs en passant par la vague des étudiants pour arriver à la ruée vers le Consulat par des commerçants désirant obtenir un visa dominicain, la présence de nos compatriotes en terre voisine fait l’objet de débats houleux.
 
Maintenant, c’est le moment de rappeler au président Luis Abinader que ce pays, dont il prétend atteindre de la peste et qu’il entend à tout prix enclaver, est toujours habité par des descendants de Dessalines, de Christophe, de Pétion, de Boukman, de Firmin et que la jeunesse haïtienne peut en réserver, à bien des égards, des surprises époustouflantes. Ce peuple courageux qui avait mis en déroute l’armée napoléonienne et qui a vu naitre un Henry Christophe qui avait négocié et conclu avec le Royaume d’Espagne pour l’achat de la partie de l’Est, actuelle République Dominicaine, n’est pas mort. Mais, il est de préférence endormi par une doctrine savamment planifiée par des pays occidentaux et entretenue avec soin dans la plupart des écoles et des églises haïtiennes.
 
Il est vrai que le peuple dominicain est entrain de vivre son moment de gloire. La construction du mur sur la frontière est l’exemple patent.  En revanche, il y a un processus de réveil qui s’est initié timidement par des organisations haïtiennes regroupant des honnêtes gens. Ne soyons pas surpris, chers lecteurs, si la peur change de camp dans les années à venir. L’histoire d’Haman et Mardochée, racontée au livre d’Ester (la sainte Bible), nous enseigne magistralement ce qui peut arriver au projet dominicain.
 
A présent, le Président Luis Abinader se fait délibérément le porte-parole des haïtiens dans toutes les rencontres internationales (ONU, OEA, Maison Blanche). Il est l’artisan d’un projet de protectorat pour Haïti. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi ? La raison c’est parce qu’ils (lui et les occidentaux) veulent réduire le peuple haïtien à néant, enlever astucieusement sa force.
 
Cependant, le plan de l’ennemie produirait l’effet escompté si et seulement si, nous, les haïtiens, continuons à nous laisser plonger dans cette méfiance démesurée, l’un contre l’autre. Le plan de l’ennemie produirait l’effet escompté, si toutefois nous continuons à adopter cette méthode improductive de « sauve qui peut ». Le plan de l’ennemie produirait l’effet escompté, si nous acceptons pour vrai cette campagne mensongère, cette fausse rhétorique basée sur une question de : « tout ayisyen se mechan, tout se vòlè, ayisyen se djab, ayisyen pa janm gen lè ». Le plan de l’ennemie produirait l’effet escompté, si nous continuons d’être naïf en refusant d’appliquer les principes élémentaires. Par exemple : prêter de l’argent à quelqu’un en absence d’un protocole de remboursement ; voter sans connaitre le passé du candidat ; être dans l’éphorie devant un projet de voyage vers un pays étranger, etc. Il faut noter que la naïveté produit toujours du ressentiment et la haine. La naïveté, un problème récurrent chez nous.       
 
Il est bon de rappeler que nous sommes un grand peuple. Nos amis-ennemies le savent, notamment Luis Abinader. Nous pouvons étonner le monde. Nous pouvons même tranquillement laisser les dominicains terminer le mur-frontière et par la suite reprendre le contrôle. Mais pour y arriver, il faut donc adopter comme les américains le principe du « Manifest Destiny, appelé aussi la doctrine de Monroe ». Doctrine selon laquelle l’Amérique doit être aux américains. Car, pour ces derniers, avoir contrôle de tout le continent est dans l’ordre naturel des choses.
 
Pour terminer, je propose humblement, pour pouvoir reprendre le contrôle de la situation, cette formule suivante :
Méthode que j’appelle, la révolution sans casse :
1)    Fermer toutes nos écoles, toutes nos églises, toutes nos loges, tous nos péristyles pendant une période de six mois au moins ;
2)    Évaluer-les par des experts haïtiens et étrangers trier sur le volet ;
3)    Ensuite, accorder la licence de fonctionnement aux institutions qui sont capables d’orienter le citoyen vers le respect des valeurs humaines telles l’éthique, l’engagement citoyen, le respect de la parole donnée, la responsabilité civique, le pragmatisme, etc.
 


Par:  Thony Desauguste, av.
Professeur à l’Université d’État d’Haïti
Président Òganizasyon Reveye
 
19 septembre 2022

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