Port-au-Prince, samedi 30 octobre 2021- Ce sont plus d’une soixantaine d’organisations socio-politiques et personnalités issues d’Haïti, de la région latino-américaine, des pays nord-américains et d’Europe qui écrivent à Joe Biden lui demandant de mettre fin a l’ingérence américaine dans les affaires internes d’Haïti, rappelant du même coup la responsabilité des Etats-Unis dans le malheur du pays.
Dans cette lettre ouverte, les organisations reprochent aux Etats-Unis d’avoir isolé Haïti pendant près de 60 ans après son indépendance, ‘‘le saccage, le vol par l’administration américaine de ses réserves d’ or le 17 décembre 1914 , l’occupation d’Haïti de 1915 à 1934, la destruction des institutions haïtiennes après 1915, les massacres de paysans résistants de 1915 à 1920, la dilapidation d’environ 6, 43 milliards de dollars américains par Bill Clinton et alliés, après le séisme de 2010, et le vol autorisé de 4. 8 milliards de dollars américains du fonds Petro Caribe, l’imposition de chefs d’Etat préfabriqués entre autres.’’
Selon les signataires de cette correspondance qui citent Narciso Isa Condé, homme politique dominicain, ‘‘Tout au long des 19e et 20e siècles, et au 21e, les États-Unis, avec la France … ont détruit Haïti et considérablement appauvri son peuple.’’
Les organisations et personnalités soulignent que ‘‘l’application d’un ensemble de politiques d’ingérence, de déstabilisation systématique, de pillage, en complicité avec des élites locales corrompues et le soutien sans faille à des régimes fantoches, criminels, mafieux, mis en place par les différentes administrations américaines et leurs outils de domination (l’ONU, l’OEA, le FMI, le Core Group), ont grandement contribué à l’effondrement actuel de l’État haïtien.’’
‘’C’est cette mafia pilotée, selon elles, par l’ex-ambassadrice Michele J. Sison et Helen La Lime qui a orchestré la gangstérisation du pays, créant ainsi cette situation terrible qui oblige des milliers d’haïtiens à abandonner Haïti, à migrer vers les USA, fuyant la misère, le kidnapping, les persécutions politiques.’’
Particulièrement remontées contre la politique étrangère américaine en Haïti, les organisations signataires estiment que temps de la rupture est enfin arrivé.
Evoquant le droit à l’autodétermination du peuple haïtien, elles soulignent ‘‘qu’il importe, d’une part de rompre avec le comportement discriminatoire de l’administration américaine vis-à-vis des réfugiés haïtiens et de les traiter dignement dans le respect de la norme internationale et donc de cesser ces expulsions massives et sommaires, d’autre part de dépasser les rancœurs historiques en reconnaissant le droit à l’autodétermination du peuple haïtien.’’
Elles affirment qu’en ce sens, ‘‘le peuple haïtien est en train de mener un combat légitime en faveur du changement radical du système politique, économique, social mafieux mis en place pour garantir, au détriment des intérêts supérieurs des masses populaires défavorisées, les intérêts des puissances impérialistes, des multinationales et des élites locales corrompues.’’
Selon elles, ‘‘il s’agit d’inverser cette situation intenable et inacceptable en redéfinissant le rapport de dépendance entretenu entre l’International et Haïti, particulièrement entre Haïti et les Etats-Unis d’Amérique.’’
Soulignant leur déception après la nomination de Kenneth Merten comme chargé d’affaires en Haïti, elles affirment que ‘‘le peuple haïtien exige une transition de rupture avec des gens intègres, de caractère symbolisant la rupture afin d’asseoir les bases du changement économique, politique, social et culturel qui permettra à tous et à toutes de vivre désormais dans une Haïti équitable et souveraine.’’
Exprimant leur opposition au renouvellement sans cesse des missions onusiennes en Haiti, elles disent ne pas vouloir de l’d’aide humanitaire ni d’aide au développement qui enveloppe, loin de développer effectivement.
‘‘Le peuple haïtien réclame vivement son indépendance confisquée, sa liberté de choisir désormais par lui-même et pour lui-même ses dirigeants ainsi que l’orientation politique, économique, sociale à donner à son pays,’’ écrivent les organisations qui dénoncent le soutien continu de l’administration Biden au régime PHTK.
Au nombre des signataires figurent Josué Mérilien (KONBIT), Camille Charlmers (PAPDA), David Oxygène (MOLEGHAF) Kebert Bastien, Jacques Adler Jean-Pierre et Schiller Louidor entre autres…
Source : rhinwes