Plusieurs personnalités proches de l'ancien président Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet dernier, se sont confiées au journal britannique Reuters. Un d'entre eux, un sénateur, dit le journal, a révélé que le chef de l'État était informé de la présence des mercenaires en Haïti ainsi que leur mission visant à l'assassiner.
Selon Reuters, « dans les jours avant que Jovenel Moïse ne soit abattu dans un complot international, il disait à des amis que des ennemis étaient là pour l'attraper ». « Il m'a dit que beaucoup de gens dépensaient beaucoup d'argent pour l'assassiner », a déclaré un ancien sénateur haïtien, ami du défunt, qui requiert l'anonymat par souci de sa sécurité, montrant à Reuters ses derniers SMS avec Moise, rapporte le journal.
Les conversations ont dépeint le président de 53 ans comme un homme de plus en plus isolé et en danger vers la fin de sa vie, selon la compréhension que se fait le journal suite aux interviews. « Il mettait de l'ordre. Ici, quand tu mets de l'ordre, tu meurs », a déclaré Guy François, un allié, ancien ministre de la Citoyenneté de Moise.
L'ancien sénateur a fait savoir plus loin que le président savait que les Colombiens étaient en Haïti et lui a dit lors de leur dernier appel téléphonique qu'il se préparait à arrêter les comploteurs.
« J'ai dit : "Pourquoi ne le faites-vous pas tout de suite ? », a déclaré le politicien. « Il a dit: Je vais le faire ».
Les alliés du défunt président Moïse, dans l'ensemble, ont accusé des « oligarques », comme Jovenel Moïse en avait pris l'habitude de le faire, d'avoir engagé des assassins étrangers pour l'éliminer pour avoir menacé leurs privilèges. « Une partie de l'élite n'a pas caché son mépris pour Moise », a déclaré un diplomate à Reuters, rappelant le "mépris" avec lequel l'un des siens a parlé du président lors d'une réunion privée.
« Il n'a jamais eu aucune chance », a déclaré Salim Succar, avocat et ancien assistant du prédécesseur de Moise et ancien bailleur de fonds, l'ex-président Michel Martelly pour parler de la chute éminente de Jovenel Moïse. Selon lui, « (Jovenel Moïse) était un mauvais choix dès le départ ».
En février, un mois après son discours sur l'indépendance, Moïse a déclaré que la police avait déjoué un coup d'État et une tentative d'assassinat sur sa personne. « Depuis 217 ans, toute l'histoire du pays est basée sur des complots, des coups d'Etat, des assassinats », avait indiqué le président qui semblait être inquiet pour son avenir.
« Tout le monde a été choqué », estime un diplomate à propos de l'assassinat du président, « mais peu de gens ont été surpris ».
La police a arrêté certains des chefs de la sécurité du président mais n'a pas encore identifié le cerveau, même si l'on considère un certain Joseph Félix Badio comme l'un des auteurs du meurtre du chef de l'État Jovenel Moïse. Un autre juge d'instruction, Gary Orélien, suite au deport du juge Mathieu Chanlatte, a accepté d'instruire le dossier en vue de faire la lumière sur l'affaire.
Plusieurs personnalités sont activement recherchées par les forces de l'ordre haïtiennes dont une juge à la cour de cassation, Wendelle Coq Thelot et un ancien sénateur haïtien, Jhon Joël Joseph.
Source : Gazettehaiti.
Par: Juhakenson Blaise avec Reuters