Nord'Est / Infrastructure
L'ancien sénateur du Nord-Est Jean Baptiste Bien-aimé a déclaré que c'était un gaspillage et qu'il se justifiait de prendre tout cet argent pour construire un barrage hydroélectrique à Marion, où il a demandé à la population de descendre dans la rue pour que l'ancien président quitte le pouvoir
C'est le samedi premier mai 2021 à l'occasion de la fête de l'agriculture et du travail que le chef de l'État Jovenel Moïse, accompagné des membres de son Gouvernement, a inauguré le Barrage hydroélectrique de Marion dans la commune de Grand-Bassin, département du Nord'Est.
Si l'Exécutif et ses proches se félicitent de cet ouvrage, l'ancien Sénateur lavalas Jean Baptiste Bien-Aimé a lui une tout autre lecture. Sans langue de bois il qualifie de gaspillage de fonds publics une telle construction destinée essentiellement à alimenter en énergie électrique la région du Nord-Est et aussi à contribuer à redynamiser le secteur agricole en général.
Au micro du journal "Gazette Haïti", le dirigeant politique se dit consterné par les dépenses malsaines, juge-t-il, des actuels responsables du régime en place pour la réalisation du Barrage.
"La construction du barrage hydroélectrique de Marion est une occasion en plus pour Jovenel Moïse et ses complices de l'oligarchie haïtienne de continuer à dilapider les fonds publics. C'est un autre scandale de corruption de plus dans lequel l'équipe de PHTK est impliquée " a accusé l'ancien pair conscrit rappelant que toutes ces dépenses ont été faites "sans appels d'offres".
Plus loin, l'ex-parlementaire du Nord'Est estime que le Barrage n'a qu'une politique.
"Ils utilisent la propagande pour justifier leur démagogie", a martelé Bien-Aimé déclarant que cette réalisation est un projet personnel de Jovenel MOÏSE.
Dans la foulée, le Coordonnateur du Nord'Est de l'Initiative des Patriotes du Marien (IPAM) qui n'était pas invité à participer à la cérémonie d'inauguration, opte pour un audit de la part des responsables de l'ULCC, de l'UCREF et de la Cour Supérieure des Comptes afin de permettre au peuple haïtien d'avoir une idée claire en ce qui concerne les dépenses mais aussi qu'elles puissent être élucidées dans les esprits.
Selon le PDG de Radio Wana Vision à Ouanaminthe, ce projet privé de certains membres du Phtk est entaché de mensonges. "Il n'y a aucune transparence là-dedans. On sait très bien que c'est au niveau du Palais national qu'ils planifient le payroll des travailleurs", ironise-t-il.
Il a ajouté que ce projet n'a pas d'avenir. Il en a profité pour dénoncer aussi ce qu'il appelle le soudoiement des directeurs de certains établissements scolaires du département par les membres du Gouvernement afin de participer à l'inauguration. À propos, il félicite, d'un autre côté, ceux qui avaient le courage de dire non.
L'ex-responsable du Consulat d'Haïti à Dajabón pendant plus de dix ans se dit déterminé à continuer le combat afin de forcer Jovenel Moïse à respecter la constitution haïtienne en invitant la population à dire non au nouveau projet de référendum que prône le président Moïse et son régime.
Réagissant à l'appel du chef de l'État voulant dialoguer avec ses opposants autour de la crise haïtienne et aux déclarations selon lesquelles 80% des cas du kidnapping sont politiques, Jean Baptiste Bien-aimé écarte toute possibilité de rencontrer Jovenel Moïse qu'il qualifie de de facto, d'usurpateur de titres.
Pour finir, il a fait savoir que l'insécurité est le leitmotiv du pouvoir en place alimentant le kidnapping pour faire échec aux mobilisations de rue.